Le 18 avril dernier, l'heureux Cédric SYLLA en voyage à l'Ile Maurice a eu l'occasion de faire le triathlon vert mais sans VTT il a dû se rabattre sur le trail de 8km ou il termine brillament 2ème ☺
Il nous raconte son aventure mauricienne : "Get Muddy, restera sans doute LE triathlon que je n'aurais pas fait. Hélas, il me fallait un VTT pour faire ce triathlon (NATATION 1500M, VTT 34K, TRAIL 10K) qui se trouvait en plein milieu de mes vacances, et le seul magasin qui en louait était bien trop loin. Je me suis donc résigné à participer, le matin même, au trail sur 8km.
Pour moi, la course commence tôt car il faut que je prenne un taxi à 6h du matin. J'arrive un quart d'heure avant la fin du retrait des dossards et je dois courir pour y arriver car il n'y as pas d'accès direct en voiture. Après quelques discussions avec l'organisateur, celui-ci consent à me laisser partir sans dossard car l'inscription est en fait close depuis la veille. Par contre, pas de chrono possible. Pas bien grave, me dis-je, de toutes façons je n'ai pas l'habitude de faire des podiums, ni même de m'en approcher vraiment. Après ce petit stress, je me prépare donc à faire une course plutôt sympa, dans un cadre magnifique de la plantation de thé, traversée par des cours d'eau et entourant un lac. Palmiers, foret luxuriante, terre rouge, ... tout pour une belle balade. La suite est plus épique que cela. En débutant le brief, l'organisateur nous apprend que tout le monde s'est positionné dans le mauvais sens. Pas de chance pour les plus rapides qui comptaient débuter en trombe en se positionnant devant. Le message semble clair même s'il est en anglais : on suit les balises blanches sur 3km puis, au panneau "Get Muddy", suivre les balises rouges à droite jusqu'à la fin. Ok.
Le départ est donné, le futur vainqueur (Ghunasham) démarre comme pour un 200m, derrière il faut éviter les enfants et les coureurs lents qui se sont retrouvés en tête. Ca joue des épaules, certains ne sont pas contents, cela ressemble plus à une corrida qu'à un départ en règle. En bas de la première descente Ghunasham continue tout droit mais quelqu'un crie "balise blanche à droite". Le peloton passe à droite et laisse le premier seul. Le groupe de tête se forme, une petite dizaine de coureurs se fraient un chemin dans la foret et les cailloux. Rapidement Ghunasham nous rattrape et nous double. Mais au bout du 3eme km nous le retrouvons à l'arrêt. Le panneau Get Mudy est en direction de la gauche et poursuit sur des balises blanches mais il y a un chemin à droite sans balises. Le peloton décide de partir à gauche mais j'interpelle les autres car en haut de la cote à droite on aperçoit une balise rouge. Peine perdue, tout le monde part à gauche. Je pars à droite suivi finalement à 30m d'un coureur. A ce moment de la course, je suis potentiellement premier ou bien complètement dans les choux. Tant pis, le paysage est magnifique, je me serais bien baladé. La course devient dure, les cotes s'enchainent, suivie de descentes très glissantes, de passages dans l'eau ou sur des murets au dessus de la rivière, pas de chute sinon blessure assurée. J'y laisse d'ailleurs un morceau de ma trifonction en m'accrochant à un grillage. Au km 5, il y a un ravitaillement, je demande mon chemin, une personne à gauche lève le bras. Je pars à gauche, on me tend un verre, mais ce que je veux c'est savoir la direction à prendre donc je continue. Mais de l'autre coté on me crie que c'est dans l'autre sens ... je remonte la cote et Ghunasham en profite pour passer devant moi. Il a refait sont retard et file comme un fou. Au détour d'une pente que nous escaladons littéralement, il double un coureur... tiens je suis donc 3eme mais je ne comprends pas comment celui-ci a pu arriver là alors que personne ne m'a doublé. Mon poursuivant, quant à lui, à disparu. Ensuite, le 2eme disparait à nouveau. Finalement, je le croise à contresens. Il s'est en fait perdu et on lui a dit de repartir plus bas sur le chemin en guise de pénalité. J'arrive finalement près de l'arrivée. Un bénévole me dit "Arrivée à l'arche". Je continue, j'arrive à l'arche, je m'arrête. On me crie "l'arche suivante !". Damned ! je repars et j'arrive à l'arrivée où le speaker déclare "Et voici, en deuxième place, le dossard, ... le dossard ... sans dossard". Je suis à bout de souffle, l'organisation se demande ce que je fabrique ici et me confirme que je suis ... deuxième.
Finalement, on me rajoute dans le classement (les mauriciens sont très sympas). Bon, ok, sans doute que le seul à avoir un très bon niveau était le premier (qui m'a mis plus de 3mn après s'être trompé 2 fois de parcours) mais cela me rappelle ce patineur qui avait gagné les JO après la chute de tous les autres coureurs en demie et en finale. Il faut toujours croire en sa chance et ne pas dévier de son chemin."
SP