Jean GERHARDT nous livre à chaud un résumé sur son Ironman de samedi dernier.
RD
JG : " L’IM de LANZAROTE pour mes 50 ans ! tel était le défi .
Avec mon partenaire d’entrainement au cours de ces 6 mois d’entrainement , Marc Le Guezennec, on choisit la formule tout confort.Sur place 6 jours avant ( merci PP pour l’excellent tuyau de résidence –hotel a 200 m de la ligne de départ) , on a pu repérer les tronçons difficiles en vélo et le reste en voiture ; cela m’a semblé indispensable car je connaissais ainsi chaque tronçon , sa durée , son inclinaison et son orientation par rapport au vent; a noter que le profil altimétrique fournit par le plan de course est totalement faux et désespérant quand on le découvre au moment de la course .Les organisateurs avaient mis en place le parcours de natation une semaine avant et de la terrasse de l’appartement on pouvait voir des centaines de nageurs s’entrainer et prendre leur chrono du matin au soir .....Personnellement j’ai nagé 3 fois une des deux boucles du parcours , de quoi faire connaissance avec les méduses qui m’ont piqué sur le peu de peau libre ; de toute manière nager seul sur le parcours et faire le départ avec 2300 autres nageurs et prendre le premier virage a 150 m n’allait surement pas etre la même chose.On a repéré egalement le début du parcours cap et une séance nous a semblé suffisante au cours de ces qq jours ; repos Total la veille et l’avant veille , pour espérer se transformer en un tigre en cage ( personnellement j’ai pas senti le tigre en moi)
Le matin de la course , les conditions météo annoncées se sont malheureusement confirmées : soleil de plomb et vent fort.
Je préfère me placer tôt dans les box de départ de natation et cherche à rentrer dans ma bulle; pas facile au milieu de centaines d’espagnols excités et hurlant ( en fait ils sont normaux et toujours comme ça).Je me fait enfermer dans le paquet au premier virage alors que je cherchais l’extérieur , mais je n’étais pas le seul à avoir eu cette idée , et retrouve mon rythme sur la première ligne droite . Le parcours est sans surprise et les temps sur les deux boucles plutot régulier pour tout le monde ( une heure 10min pour moi).
La sortie de l’eau est tres loin de la tente de transition qui se trouve en haut de la plage ; on se change et on sort en chaussure de vélo sur le sable sec et mou et on grimpe comme ça sur le remblai pour traverser le parc a vélo ... ça explique les temps de transition T1
Le vélo allait etre dur et je le savais et je m’attendais à etre doublé par de nombreuses fusée de chrono sur les 20 premiers kilo ; j’en ai rattrapé quelques unes dans la première cote , mais je dois reconnaitre que le niveau de vélo était tres haut par rapport a d’autres IM ,comme Nice par exemple , et je n’ai pas revu la plupart d’entre eux . Le vent de face ou de coté , le soleil et les 4 montées ne m’ont pas permis de faire moins de 7 h ( 7 heures et 1 min )si je voulais conserver des forces pour le marathon .
Enfin la course à pied qui devait nous liberer ....deux boucles de 16km et une de 10. Je prend mon temps pour T2 et repart assez bien pour cette dernière épreuve qui devait etre mon point fort .( le message et le but travaillé ces 6 derniers mois était de rester “dynamique” sur cette course et de ne pas s’installer dans cette petite foulée à l’économie dont il est difficile de sortir . Et pourtant c’est avec cette petite foulée et qq crampes de brève durée que je franchi les 42 km en 4h 20 pour un total de course de 12 h50 .
c’est un beau cadeau d’anniversaire que je me suis offert ; Lanzarote est pour moi un IM tres difficile ( il en existe de differents type meme si cela reste toujours éprouvant) pour lequel il faut etre fort en vélo; On peut se ralentir plus encore que je ne l’ai fait mais alors on y reste deux heures de plus et cela devient complexe sur le plan métabolique et psychique.
Alors bien sûr , je comptais faire mieux d’une bonne trentaine de minutes ... mais au fond on rêve toujours un peu mais le resultat traduit malheureusement souvent la vérité et nous rappelle à l’ordre sur ce que l’on vaut vraiment.
Merci et bravo à mon copain Marc qui à partagé cet hiver les séances de CAP !! "
Pour Marc
" L'IM de LANZAROTE pour les 50 ans de Jean. Tel était le défi !.
Le pari tenait depuis notre 1er IM, que nous avions déjà fait ensemble, Nice 2009. Cette année n'était pas une bonne année, pour moi, en termes de disponibilités pour m'entraîner, car je fais la route Nantes -> St Nazaire tous les jours (et pas en vélo, malheureusement).
Comme Jean avait peu de leviers pour décaler l'année de ses 50 ans, je me suis inscrit et nous avons démarré la préparation en Novembre avec des séances communes de CAP seuil tous les mercredi soir, sur "notre" stade de Vertou. Décembre: pas d'entraînement du tout pour moi, prêt à appuyer sur la touche remboursement (si un jour, ça vous arrive, vous verrez que c'est une chose très difficile à faire). Et finalement, début Janvier, je repars dans la prépa avec des séances CAP, les séances nat TCN du Vendredi (merci Rodolphe) et des entraînements vélo, seul face au vent.
Merci à PP pour l'adresse de la résidence au top pour arriver 6j avant l'épreuve, de quoi bien repérer le parcours vélo.
Le matin de la course: réveil à 5h30 (c'est tard pour un IM). J'enfile le bas de ma combi dans l'appart (également rare pour un IM).
Une Natation qui se passera bien en 1h12. Pui c'est le vélo avec ses 180 km, vent de face ou de travers. L'option vent dans le dos n'existe pas sur ce parcours. Ceci rend le parcours très exigeant car il y a en plus des 2 célèbres Miradors, de multiples lignes droites légèrement ascendantes pouvant aller jusqu'à 7km, vent de face ou de travers, bien sûr.
Bref, Patience est le mot d'ordre sur le vélo. La beauté des paysages très variés a été pour moi une excellente source de motivation.
Fin du Vélo en 7h23, transition T2 avec beaucoup de crème solaire, sauf oubli sur les jambes qui me sera préjudiciable. Je démarre la CAP, re-boosté, confiant sur ma préparation CAP. La 1ère boucle de 16 km, se passe, comme une lettre à la poste: je double énormément de gens. Demi-tour au niveau du village et c'est parti pour la 2ème boucle: je décide d'aller un peu plus vite en me disant que je ferai des arrêts significatifs tous les 4km aux ravitaillements. Ca passe bien jusqu'au 21ème, ou je me ravitaille longuement mais je ressens des sensations bizarres de vertiges. Un peu en panique, car très surpris, et c'est la 1ère fois que j'ai cette sensation, je repars très doucement, avec alors des pauses longues à chaque ravitaillement, et de nombreux gels et Coca, suspectant une peu probable hypo. Mais ça ne passe pas complètement. Quand je cours à une allure correcte, ça va mais dès que je m'arrête, ça recommence. Bref, je me dis que je ne suis pas venu ici pour faire le malin et je gère cela jusqu'au 32ème km, fin de la 2ème boucle. Ces 11km ont été très très longs, inquiet que mon état ne s'empire. Puis c'est le début de la 3ème boucle, qui fait 10km: là mentalement c'est le déclic: je ne suis pas venu ici pour me faire emmerder par un 10 bornes. Je repars à une bonne allure, petit ravito au 5ème km et je termine sur cette allure, bouclant la course en 13h50.
Mon seul regret sera de ne m'être aligné sur cet IM qu'avec 2500 km de Vélo, ce qui est beaucoup trop peu pour un IM en général, et encore plus pour Lanzarote.
Mon partenaire Jean, me dit dit que j'ai été victime d'un coup de chaleur en CAP: je pense qu'il a raison, mais ce n'est pas dû à un manque d'hydratation.
Voilà, même si j'aurais aimé faire un meilleur temps, et tout particulièrement, à pied (5h02), je suis très content d'avoir fait cette course, qui représente vraiment, à la perfection, l'exemple d'IRONMAN, dans le sens difficile du terme.
Je n'avais jamais autant d'athlètes souffrir sur une épreuve CAP de Triathlon, ce qui rendra surement, mon souvenir, encore plus beau.
Merci à Jean, de m'avoir embarqué dans son projet, je suis content de l'avoir aidé à réaliser son rêve de cinquantenaire, et je le félicite pour sa course. "
Marc LE GUEZENNEC
vidéo de l'épreuve